Deux femmes ayant, chacune à sa manière, remonté la trajectoire de bateaux d’ancêtres font résonner ces voyages transgénérationnels, émotionnels et décoloniaux. Cindy Cedeño part de la Colombie à la voile pour se rendre en Suisse, une traversée de l’Atlantique consciente, remontant le courant des bateaux de traite qui avaient déportés ses ancêtres. Marie van Berchem, découvrant l’histoire d’un ancêtre qui avait armé des bateaux d’esclaves au 18e siècle, embarque pour un voyage transformatif avec cet objectif poétique: Je descends d’un vieil arbre encombrant. Je vais prendre son bois et construire un bateau.

Cette performance aborde la colonisation à travers un assemblage subjectif de témoignages des artistes et de sources externes : essais historiques et philosophiques, chansons et poésies. Elle s’inscrit dans le cadre du projet La bateauthèque, une ressource participative dédiée à la pensée décoloniale, critique, anti-raciste, féministe et écologiste et émerge du contexte spécifique de Genève. Elle est nomade et se développe in situ à travers différents accueils et collaborations, dans le but de faciliter l’accès aux savoirs décoloniaux et de créer un espace favorable à la réflexion et à l’échange.